lundi 19 mai 2008

Trois improvisateurs, des mondes uniques à chaque clin d'oeil...

« Un court laps de temps durant lequel on a un manque d’écoute et un décrochage sur la réalité avec quoi on oublie la rudesse du monde. »

C’est ce qu’affirme Jocelyn Garneau, les yeux brillants lorsqu’il se doit de décrire sa passion dans les règles de l’art de l’improvisation. Ses deux acolytes Karl-Alexandre Rochefort et Maxime Bouchard se contentent de l’observer le sourire aux lèvres, ne laissant pas moins paraître leur air taquin de jeunes imprévisibles. Les mots pétillent dans leur bouche, prêt à s’envoler dans une explosion de surprise. Mais quelques regards des trois compagnons de longue date suffisent à ce qu’aucun d’entre eux ne se coupent jamais la parole. De toute évidence, c’est lorsqu’on a la chance de les voir à l’œuvre au cœur de leur passion, qu’on constate pleinement l’ampleur de leur complicité. La pensée alerte et le cerveau en ébullition, ils ne manquent pas d’impressionner leur publique par leur spontanéité et leur immunité totale à la peur du ridicule. L’esprit d’équipe est pour eux l’inné centre de leur chimie remarquablement homogène. Ils se complètent parfaitement sur le jeu. Jocelyn Garneau, raconteur hors pair, se montre toujours talentueux pour construire des situations imprévues, qui tiendront le publique en haleine. Karl-Alexandre Rochefort quand à lui, assume toujours des personnages bien colorés et ne manque pas d’éblouir par sa démente créativité. Finalement, Maxime Bouchard le plus cabotin du trio, est toujours partant pour prendre toutes sortes de risques, question de gagner les rires de la foule. « L’impro, c’est quelque chose de très physique qui implique parfois des cascades. On risque toujours d’être blessé par une balle lors d’une fusillade! » affirme ce dernier espiègle faisant allusion à la catégorie « fusillade » qui se décrit par une courte improvisation solo de trente seconde. Néanmoins, les trois équipiers disposent d’une grande forme physique puisqu’ils s’entraînent quotidiennement à se faire des muscles et à développer diverses aptitudes pour parfaire leur art tout en s’amusant. Simulations de combats, exercices de coordination de mouvements, initiation au mime ou encore tai-chi, tout fini par passer dans l’exploration corporelle de ces improvisateurs. « Il faut savoir contrôler nos mouvements pour ne pas blesser l’autre, car sur l’improvisoir les accidents ne sont pas si rares que ça…» raconte Jocelyn Garneau qui a déjà participé à un match en béquilles. Débordants d’humour et de créativité, ils ont du talent à revendre de par leur humanité, leur esprit critique et leur positivisme désarmant. « Comme dans tout sport, on peut avoir le syndrome de l’échec et dans ce temps là c’est nuisible pour toute l’équipe. » raconte Karl-Alexandre Rochefort qui met l’amélioration et les commentaires constructifs en priorité.
Le déroulement d’une improvisation étant totalement aléatoire, il faut savoir rester alerte en tout temps. « C’est primordial d’avoir de l’écoute et de savoir s’adapter à n’importe quelle situation » ajoute Maxime Bouchard qui confie avoir souvent eu à confronter sa gêne lors d’improvisations chantées.

Trois gaillards attachants, sans quoi leur passion commune n’aurait sans doute pas la même saveur.

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