jeudi 26 juin 2008

Fugitive du malheur!

Parfois tout parait sombre et on se sent défaillir. Parfois les attentes sont cruelles et les déceptions grandes. Parfois la douleur est si intense qu'on se dit "ça y'est, c'est fini, mon bonheur s'est enfui à jamais" mais malgré tout ça, on doit se dire que c'est la vie et que ce n'est pas terminé. Car si on a souffert c'est la preuve qu'on est en vie!

Oh j'entends tous les jours des pessimistes se plaindre. "La vie c'est de la merde parce que..." laissez moi leur répondre d'un seul mot vite fait bien fait "EXCUSES!!!" Des excuses pour de la lâcheté voilà tout! Oh mais je connais bien ce passage noir. Cette route ou tout est sombre et rien n'a de couleur. La tristesse, la haine, la révolte et le besoin d'en vouloir à la planète entière parce qu'elle n'est pas ce qu'on souhaiterait qu'elle soit. Elle nous remplie sans effort, il suffit de l'accepter en soi en disant "au fond je ne suis pas vraiment heureux parce que..." et elle nous guide vers ce néant, cette vie artificielle ou on a l'impression d'être rebel et unique parce qu'au fond on y trouve un certain confort de ne rien devoir à personne et de pouvoir jouer à "Je, me, moi" sans se le reprocher.

"C'est pas de ma faute, c'est la vie qui est comme ça! Elle est nulle, elle me rend vide!" Ils sont tous accrocs de cette souffrance et ne peuvent s'en départir parce qu'elle leur donne l'impression justement, d'être moins vide à l'intérieur. Parce qu'on ne se sent pas capable d'affronter ses problèmes et de courir après son bonheur. Le malheur est là! Pourquoi faire l'effort de courir après quelque chose quand on peut rester assis et attendre que quelque chose d'autre vienne nous chercher! Vous avez le choix de voir le verre à moitié vide. C'est même d'une facilité déconcertante qu'on peut arriver à détester plutôt qu'aimer, à choisir le jugement à l'acceptation, et la colère à la paix. Mais dans quel but choisissons nous donc d'être malheureux? Quelle passivité pitoyable...

Allez vous restez là éternellement? Coucher sur le bitume à vous dire "Vie de cul, monde de merde, j'vous emmerde tous!" jusqu'à ce que vous creviez? Vous mériteriez sur le champs un standing ovation pour votre idiotie. Regardez vous, croyez vous vraiment que vous pouvez me convaincre que la vie n'en vaut pas la peine? Me rendre à mes chaines qui autrefois me censurait du bonheur? LEVEZ-VOUS DE BONNE HEURE! Vous avez du chemin à faire avant de me corrompre à nouveau par vos stupidités. Vous me prétendez en proie à la folie? Soit! Mais qui est le plus heureux de vous et moi? Et vlan!

Vous n'avez jamais eu envie de narguer le malheur? De lui dire "Cours! Après tout ce que tu m'as fait endurer, tu ne me fais plus peur! Regardes moi rire de ta pauvre gueule, salopard!" Il est encore temps! Vous en avez le pouvoir. Moi je peux maintenant oh que oui! Je peux jouir de la vie. Pleinement et avec épanouissement. Je peux goûter ses plaisir de toutes mes papilles, admirer toutes les facettes du prisme multicolore et entendre toutes les notes de cet arpège de sons qui émerveille. Pourquoi? Parce que JE L'AI VOULU!

Pour ceux qui cherche la lumière, j'ai confiance que vous la trouverez. Le bonheur nous est trop souvent voisin alors retournez vous et foncer à sa rencontre! Et pour les autres, obstinés, je vous dis simplement, vous manquez quelque chose. Car quelle joie d'enfin s'épanouir et de faire ce qu'on a toujours eu envie de faire, être heureux! Gens de la noirceur, vous êtes ceux qui n'ont rien compris, ceux qui ne veulent pas comprendre, ceux qui ne veulent pas mordre dans la vie! Et ça goûte pourtant tellement bon...tant pis pour vous!

vendredi 20 juin 2008

La gamine

Me voilà gamine, camouflée dans tes bras

Me voilà gamine, tout sourire avec toi

Me voilà gamine, de tes discrets baisers

Fous rires incontrôlés et souvenirs dissipés

Me voilà gamine, papillons et coeur battant

Me voilà gamine, ivre d'instants d'enchantement

Me voilà gamine, d'une belle complicité

Soupirs de sérénité et promesses pour rêvasser

Me voilà gamine, de nos cachettes découvertes

Me voilà gamine de voir l'herbe bien plus verte

Me voilà gamine de voir la vie en bleu

De tout ce bonheur que je lis dans tes yeux

jeudi 12 juin 2008

En garde!

Il se faisait tard. Les marchands et voyageurs avaient quitté sur la route bien avant cette pénombre qui assaillait l'auberge. Une serveuse seule lavait ses chopes en regardant à l'extérieur la pluie fine qui tombait doucement. Sous la lueur des bougies elle était songeuse. Un homme entra dans la pièce, sans frapper ou s'annoncer. Aussitôt qu'elle le vit son sang ne fit qu'un tour. Elle s'élança derrière son comptoir et prit une mine sévère. L'homme secoua son chapeau et entra d'un pas déterminé dans la pièce, comme s'il arrivait enfin en terre promise. Ses yeux pétillaient d'un air à la fois heureux et moqueur. Il avait l'air d'un bandit devant une mine d'or, d'un roi devant son peuple, d'un affamé devant son repas. Et il avait cette assurance à la fois si désarmante et frustrante qu'aucun n'aurait osé être capable de tant d'affront. Car c'était un véritable truand. La serveuse soupira lourdement, visiblement déjà froissée par sa venue. L'homme s'assit alors à une table en y posant lourdement ses bottes, fixant la belle d'un air moqueur.

-Bonsoir My lady!

-Oh vous espèce de...

D'un air cynique, l'homme enleva son chapeau et prit un ton faussement drammatique.

-Les volées de bois vert...déjà? Il ne faudrait pas abuser My lady!

La serveuse crispa les poings en roulant les yeux vers le plafond.

-Cessez vos pitreries! Je ne suis pas votre lady! Ah et puis, au fond je n'en ai cure!

Elle soupira et s'empara d'une chope à nettoyer, feignant de l'ignorer. Toute fois, ce geste n'arrêta pas son prétendant. Il s'élança, glissa sournoisement comme un serpent derrière le comptoire et se retrouva nez à nez avec elle.

-Ma chère! Ma chère! Ma chère! Je vous croyait capable de plus de riposte à mon égard! Vous me décevez ce soir!

Il tenu ses mains dans les siennes pendant un instant qui paru une éternité pour la jeune femme. Elle détourna le regard puis devint rouge comme une pivoine avant de se dégager brusquement en s'évadant vers la salle des invités. Elle se resaisie et gronda de colère.

-Justement puisque vous en faite part, ce sera de roturier à roturière! Sortez ou subissez mon language ordurier!

Un sourire de défi couvrit les lèvres de l'homme. Il avança à nouveau vers elle, qui recula presque aussitôt.

-Vous me provoquez?

-Vaurien que vous êtes! VOUS me provoquez!

-Mais pourtant vous me connaissez et savez très bien que je ne vous veux aucun mal…bien au contraire!

Toute en maladresse d'acceuillir de telles paroles en son oreille, la demoiselle faillit trébucher. Le fou la poursuivait dans l'auberge et elle, fuyait à toute jambes comme s'ils étaient chat et souris! Fils du forgeron et bon garçon, elle ne pouvait contrer ce manège autre que de tenter de le raisonner de quelquonque verbe de roc.

-Gibier de potence! Ne recommencez pas et sortez! Je n’ai que faire de vos argumentations grivoises et malvenues!

-Pantomimes, bouffonneries et quolibets me pleuvent dessus!

Il s'empara d'une louche et grimpa sur la table sans enlever ses bottes. Puis il la pointa vers elle en guise de reproche. Son ton fut imprégné de rêverie et un drôle d'éclat passa dans ses yeux clairs, toujours souriant de livrer bataille.

-Avez vous donc oublié notre magnifique nuit? Au clair de lune près de la rivière, gavés de pain et de liqueur exquise, enlacés avec...

-Taisez vous!!!!

-À votre guise ma chère mais vous ne m’échapperai pas! Je reconnais ce rose sur vos joues!

-AAAHHH suffit! Vous êtes servile de vos instinct voyou de bouc!

-Bougresse! Il n'y a aucune honte à aimer! Vous verrez, je guillotinerai votre orgueil!

-C’est ce qu’on verra! En garde grossier personnage!

Elle sorti de sous son comptoire, un couteau bien aiguisé et frappa. L'homme presque aussitôt, libéra son fleuret de sa ceinture et para son assaut.

-Vous en subirai les contrecoups!

-Je prends ce risque!

Elle tenta un nouvel assaut qui fut bloqué presque aussitôt par l'homme.

-De quoi avez vous peur? L'amour, ce n'est pas la mort!

Il passa doucement son doigt sur la gorge de la belle. Elle le fusilla du regard et sorti de sa botte un autre petit couteau qu'elle s'empressa d'agiter près du doigt de l'homme. Celui ci eut un sourire quelque peu niais en esquissant un geste plus décent.

-Pardon My lady...je suis quelque peu polisson mais ce n'est pas mon but...

-Quelque peu! Vous êtes...le plus dissipé des hommes que j'ai pu croisé de mon existance!

-Je savais bien que j'étais unique pour vous...

-Ce n'est pas ce que j'ai dis!

-Pourtant, cela sonnait bien doux à mon oreille! Posez donc vos tranchoirs que nos discussions ne soient pas aussi coupantes!

Il jetta son arme au loin en signe de paix. Puis, en une demie révérance qui se voulue toute de politesse, il lui tendit la main. Elle détourna la tête, en soupirant et lui remit ses couteaux. Il les posa sur la table et tendit la main une seconde fois vers la jeune dame. Quelques secondes passèrent. Elle le regarda, il se tenait toujours immobile, la main tendue, le sourire aux lèvres, sûr de lui. Elle roula les yeux nerveusement, regarda à gauche et à droite, comme si elle aurait pu trouver son salut dans cette pièce. Puis lentement, tout doucement et avec hésitation, la main blanche de la serveuse flotta pour aller se mêler aux doigts patient de l'homme qui attendait. Aucune pointe, aucun rire moqueur, qu'un demi sourire pour afficher sa victoire.

-Je suis heureux que vous vous résignez my lady...

-Ne croyez pas que vous vous en sortirez aussi facilement...

-Oh mais n'ayez crainte, je suis combattif...

-J'espère bien...

-Plait-il?

-Vaurien...

jeudi 5 juin 2008

Le cours d'enchantement

La salle de classe du cours d’enchantements se montrait une des plus fantaisistes que les élèves aient pu voir jusqu’à présent. Évoquant l'intérieur d'une petite cathédrale gothique, les plafonds excessivement hauts étaient pleins de vitraux et de rosaces colorés, faisant contraste avec les murs de couleur très sombre de l’endroit. Des étincelles lumineuses passant par toutes les teintes possibles du cercle chromatique se promenaient partout dans la pièce à la manière de lucioles, éclairant de leur magnifique brillance féerique l’immense pièce. Au sol, un gigantesque orgue de fer blanc jouait par lui même avec brio, interprétant de très connus morceaux de Bach, ajoutant un aspect à la fois grandiose et vertigineux à l'endroit. Le plancher était en fait une grande parcelle de verre, sur laquelle se trouvaient les bureaux des élèves, le tout encerclé par une immense douve d'eau turquoise, donnant l’impression de marcher sur l’eau. Un petit pont reliait la porte de sortie à la plate-forme de la classe. C’était l'environnement de travail de Satyria Lubov, professeure d'enchantement réputée pour son originalité et sa folie dans ses techniques d’enseignement, en général très appréciée de ses élèves.

Tout semblait bien à sa place. Toute fois, aucune trace de Miss Lubov pour le moment. Des étincelles lumineuses accueillirent les élèves qui entrèrent au cours en tournoyant autour deux , les éclairant et les guidant jusqu'à leur pupitre. L'orgue semblait jouer des pièces très vivantes, probablement en guise d'intermission pour les nouveaux arrivants. Tous prirent place tour à tour, parlant de sujets divers comme leurs cours précédant, les devoirs qu’ils auraient à remplir ou encore les professeurs qu’ils aimaient ou n’aimaient pas. Tous passaient le temps du mieux qu’ils pouvaient, se demandant où pouvait bien être miss Lubov, habituellement si précieuse sur la ponctualité.

Soudainement, l'orgue cessa de jouer. Des bruits de métal tordus se firent entendre en d'horribles grincements. Puis, une des flûtes de l'orgue se déforma et s'arc-bouta en un puissant tir de canon, projetant Satyria hors de l'instrument. Elle tournoya dans sa chute et atterrit avec agilité sur ses talons aiguilles, complètement tachée par la poussière, les cheveux tout ébouriffés. Dans sa main droite elle tenait sa baguette, dans la gauche un grand plumeau noir qu'elle secoua pour en dégager la saleté.

-Ouf! Pas évident à nettoyer! Pardonnez moi chers étudiants, ce petit bijou est parfois si capricieux!

Les rires fusèrent dans la classe. Elle sourit amicalement, assignant un clin d’œil à ses élèves, parfaitement consciente du ridicule de la situation. Elle jeta son plumeau sur le clavier de l'orgue et s'essuya le visage avec le revers de sa manche déjà suffisamment sale, parvenant de peu à remettre ses traits présentables. Elle agita sa baguette en un mouvement fin et sa robe de style romain tachée de saleté se nettoya d'elle même pour devenir d'une couleur blanche immaculée. Elle secoua ensuite ses longs cheveux blonds et les attacha en un chignon propre avant d'entreprendre son discour de début d'année.

-Bonjour et bienvenue à tous et à toutes! Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas encore, mon nom est Satyria Lubov...

Aussitôt qu'elle eut prononcé son nom, des étincelles lumineuses formèrent l'orthographe de celui ci, question de familiariser les élèves au nom Russe peu courant de la professeur.

-Je suis originaire de Moscou et je suis professeure d'enchantements à Galdinor depuis maintenant 5 ans. Je suis ravie de vous enseigner cette année et j'ose espérer que ma compagnie vous sera agréable et surtout profitable pour votre apprentissage! Avez vous des questions? Ses yeux verts brillèrent doucement d'enthousiasme, alors qu’elle regardait un à un ses élèves. Salim Diango, un élève de première année, se risqua à lever timidement la main, ses yeux trahissant une ignorance le faisant paraître encore plus jeune qu’il ne l’était en réalité.

-Vous pouvez m'expliquer plus précisément votre cours s'il vous plait?

Il sembla rougir quelques peu suite à cette demande, mais le sourire rassurant de Satyria contra son malaise.

-Mon cours consiste à vous enseigner comme il se doit les différents enchantements, pour vous aider face à toutes sortes de situations.

Elle s’interrompit, prit une petite pause en roulant les yeux vers le plafond et ricana.

-L'auto nettoyage dont j'ai fais preuve n'est pourtant pas un bon exemple car il s'agit ici d'un sortilège. En fait les enchantements ne sont pas nécessairement instantanés mais leurs effets eux sont irréversibles le temps de leur durée, à moins d'un contre enchantement bien sur…

Jack Bouchard, un autre élève de première année, leva la main pour poser une question tout en se retenant encore de rire. L'entrée majestrale de la professeur l'avait comme toute chose qu'il n'avait pas encore vue très impressionné et amusé.

-Moi je me questionnais à propos des différents types d'enchantements que nous allons voir cette année…

Elle lui sourit chaleureusement, voyant très bien la cause de son fou rire.

-Ah! Pour ce qui est de cela mon plan de cours cette année, il est plutôt varié je dirais mais je vous garde les surprises. Une chose est certaine, vous ne serez pas déçu Monsieur Bouchard faites moi confiance.

Elle fit face à son auditoire et pointa sa baguette dans les airs pour l’exposer aux étudiants.

-Quelqu'un connaît-il déjà des enchantements qu'il voudrait partager au reste de la classe, ou bien apprendre cette année?

Elle attendit patiemment une réponse, Miss Lubov savait bien qu’à son premier cours il était toujours plus difficile de dégourdir ses élèves. Néanmoins elle faisait preuve d’une patience légendaire. Maëla Celse, une jeune fille aux cheveux sombres, leva lentement sa main.

-Moi je connais l’enchantement du petit poucet madame Lubov…

La figure de Satyria s’anima de surprise, elle regarda la nouvelle élève, intriguée.

-Ah oui? Et pouvez vous nous décrire en quoi est-ce qu’il consiste mademoiselle?

Maëla sembla hésiter un moment mais se risqua à une explication tout d’une traite.

-Ce sort est utile si on veut aller se promener sans connaître nécessairement le chemin, en utilisant la formule Album Calculus Dispergo la baguette se met à semer des petits cailloux blancs à intervalles réguliers, ce qui permet de retrouver son chemin. Cependant, le sort s'arrête quand on relève la baguette.

La professeur battit des mains avec enthousiasme

-Bravo! C’est là une excellente réponse, vous êtes doués!

Elle balaya la classe du regard puis eut un petit sourire en coin, ses yeux brillants doucement de malice.

-Bon...maintenant avant de commencer le cours, en levant la main s'il vous plaît j'aimerais savoir, qui a le vertige dans cette classe?

Lena Heartilly arriva en trombes dans la classe, échappant ses livres sur le sol. Elle sentait quelques regards se retourner vers elles, rougissant. Elle prit place en baissant quelques peu les yeux, gênée de son retard.

- Hum... bon..bonjour professeure...je m'excuse pour mon retard.

Lena leva ses yeux et reconnut la professeure qui était avec elle à l'infirmerie quelques heures plus tôt. Elle sourit et se tint droite, ses doigts jouant dans ses longs cheveux blancs. Satyria Lubov soupira doucement.

-Bonjour Miss Heartilly c'est un plaisir de vous voir en pleine forme dans ma classe...

Satyria attira l’attention de ses élèves avec sa baguette et répéta sa question précédente.

-Donc…qui a le vertige ici?

Aucune main ne sembla se lever. Il n’en fallu pas plus à miss Lubov pour être rassurée.

-Parfait dans ce cas! Nous n'aurons pas de problème! J'adore voler aussi justement...alors accrochés vous à vos bureaux!Elle agita sa baguette en un souple mouvement de main.-WINGARDIUM LEVIOSA!

Tout les pupitres se soulevèrent en un éclair, accompagnés par les étincelles colorés qui éclairaient la pièce, les élèves se retrouvant en suspens dans les airs, tout près des vitraux et des rosaces du plafond. La plate-forme de verre avait disparut, engloutit sous les flots dansants de la salle. La professeure elle, se tenait debout dans le vide, parfaitement à l'aise. Elle psalmodia de plus belle.

-ACCIO FIXIM!

Elle lâcha sa baguette, qui resta immobile comme figée dans le temps. Elle sortit de ses poches des petits dés à coudre qu'elle distribua à chacun de ses élèves.

-Bon! Alors voici votre première leçon! La lévitation d'un petit objet qui vous permettra à la longue de soulever des choses beaucoup plus impressionnantes...

Elle prit une petite pause, jetant un rapide coup d’œil vers sa baguette, toujours figée dans l’espace.

-D'abord il vous faut refaire ce mouvement de bras très simple...

Elle fit mine de tenir une baguette, remua son bras délicatement en un calculé mouvement de vas et viens.

-Une fois que vous avez compris le principe il vous suffit de prononcer Wingardium Leviosa...

Des petites étincelles affichèrent l'orthographe devant Miss Lubov, montrant aux élève la prononciation correcte de la formule.

-Et votre dé à coudre devrait se soulever de lui même...alors je vous regarde! Si vous avez des questions surtout, n'hésitez pas!

Les élèves se mirent à l’ouvrage, Silrik MacGoblin, qui essayait en vain d’exécuter l’enchantement avec son index, ragea à son bureau.

-Est-ce que je suis le seul a ne pas avoir de baguette dans cette école!?

Satyria s'approcha de Silrik et elle arracha doucement un de ses cheveux et lui tendit.

-Tenez...ceci est un cheveux de vélanne...en fait de demi vélanne mais la valeur n'en est pas moins importante dans mon cas. Ils sont utilisés pour la confection de baguettes de sorcier au même titre que les plumes de phénix ou le crin de licorne...peut-être qu'il vous sera utile qui sait!

Elle lui sourit doucement désignant son index incapable de réaliser la lévitation.

-Je crois qu'une véritable baguette ne serait pas de trop. Allez voir Julie Lachance, professeure de soins aux créatures magiques, elle saura remédier à la situation.

Silrik s’interrogea un instant sur le cheveu puis le rangeant dans son sac en remerciant miss Lubov d’un hochement de tête. Amanda Grande-Rafale, à l’autre bout de la classe volante, soupira fortement, incapable de reproduire le mouvement de vas et bien avec sa baguette. Satyria arriva près de la jeune fille, observa sa technique un moment puis, constatant l'échec, elle empoigna doucement la main de l’élève, pour corriger son mouvement de baguette et lui montrer la bonne façon de bouger sa baguette.

-Voyez mademoiselle? Il faut tenir fermement votre baguette mais toujours conserver de la souplesse dans le poignet...pensez à la légèreté dont font preuve les chefs d'orchestres!

Amanda suivit les conseils du professeure. Après quelques tentatives seulement, elle parvint à faire léviter son dé. Elle sourit à miss Lubov, fière de sa réussite. Satyria continua sa ronde, marchant dans les airs avec un naturel surprenant. Silrik MacGoblin qui commençait à se sentir mouton noir, s’indigna.

-Mme Lubov... si je n'ai pas de baguette magique, qu'est-ce que ça m'apporte de continuer a assister a votre cours?

Satyria qui était retournée devant sa classe dévisagea un instant l’élève sans baguette.

-Vous avez parfaitement raison monsieur MacGoblin, sans baguette vous n'aboutirez pas à grand chose dans mon cours, encore moins dans celui des autres...

Elle se gratta la tête et réfléchi un long moment puis sourit à toute la classe

-Bon! C'est terminé pour cet enchantement! Tout le monde descends! FINITE INCANTATEM!

Tout les élèves et la professeure firent un splendide plongeon dans la piscine et se retrouvèrent trempés jusqu'aux os. Les étincelles de couleur fusaient autour d'eux, rendant la scène féerique malgré la surprise générale. Salim et Amanda éclatèrent de rire et s’arrosèrent joyeusement, imités par plusieurs élèves amusés. Suite à quoi la plate-forme de verre remonta sous le groupe pour les sortir, eux et leur pupitres, de leur natation. Satyria éclata d'un rire enfantin.

-Bon, voici la dernière leçon de la journée...rassemblez vos choses pour qu'elles soient en contact avec vous, pointez votre baguette vers votre front et dîtes ceci ; CALORIX JUSTICUS!

Aussitôt, Miss Lubov fut complètement séchée. Puis elle pointa sa baguette vers le front de Silrik et répéta la formule pour le détremper à son tour. Satyria claqua des doigts et les étincelles cessèrent leur tournoiement pour revenir à l'ordre et afficher à nouveau la formule à prononcer. Les élèves s’exécutèrent tour à tour avant de se diriger vers la porte de la classe, tous un sourire aux lèvres de ce cours qui promettait encore bien des surprises. Satyria éclata d'un rire cristallin et salua ses élèves les yeux brillants, visiblement heureuse de leur enthousiasme face à ce qui semblait garantir une merveilleuse année...

mardi 3 juin 2008

Dame inspiration, vous êtes en état d'arrestation...

Ça me dépasse. Je chavire, et coule au centre de mille et unes pensées qui rendent mes joues tout de rose vêtues. Mon ouïe se rappelle des mots exquis, mon odorat de doux parfums sucrés, et ma vue des couleurs comme nulle part ailleurs. Et tant de choses encore englobent ses précieux souvenirs qui me posent doucement sur la lune tandis que je souris avec exaltation! J'en aurais pour des heures à fabuler, à méditer sur ses fantômes qui hantent mes jours de pluie. L'ultime bonbon pour l'esprit, le sourire que peut procurer une âme épanouie.

Tenter d’écrire me fait envie depuis longtemps mais j'efface et je raye l'ancre de ma plume sans cesse. Ça ne va pas. Comment se fait-il que j’ai le syndrome de la page blanche? Je n’ai pas assez de parole pour exprimer tout à sa juste valeur. Les mots me semblent faibles, ridiculement usés à la corde pour décrire ce qui brûle en mon être, mon imagination, ma folie. Un rêve? Non, beaucoup trop cliché. Paradis? Vieux jeu et déjà vu! Ah l’inspiration est insuffisante, ma foi! Quelle maladroite je fais!

Quoi qu'il en soit, Shakespeare expire, Molière m’exaspère et Sophocle suffoque! Aucune prose, aucun ver, aucun mot ne semble afficher clairement ce que je ressens. Si la haine se coule aussi facilement en mots alors pourquoi l’amour semble-il aussi difficile à figer sur papier? Peut-être est-ce la réputation que les gens jaloux lui ont donné, celle d’être à l’eau de rose et dépassé. Pourtant, si seulement ils savaient ce qu’ils manquent…

dimanche 1 juin 2008

La chasse

La femme filait à tout allure dans les rues de la ville, parcourant la nuit comme une chasseuse d'âmes en peine. Au travers de la lumière des lampadaires, ses yeux reluisaient sous son chapeau comme deux phares prêts à passer au radar quiquonque elle croiserait sur son chemin. Un vieillard sur sa gallerie, un adolescent en skateboard, un chien errant, un couple qui marchent nonchalamment. Mais pas sa proie non. Son veston claquait dans le vent trahissant ses pas de course qui ne faisaient étrangement aucun bruit. Elle passa à côté d'une école et s'engagea dans le parc pour enfants. Elle le vit alors. Ses cheveux mi-longs en bataille, sa barbe négligée, ses yeux bleus acier, son visage brute et son habit propre pourtant si usé avec l'âge. S'en était assez! Elle s'élança sans crier gare. L'homme évita son assaut dans un pivot habile, un sourire s'affichant sur ses lèvres séchées par la chaleur de l'été. La femme se retourna sec et lui assigna un coup de pied au visage. L'homme l'absorba sans peine, comme s'il aurait été enracinée au sol. Elle se ressaisit en soupirant lourdement puis, levant les mains et se concentrant, elle plaqua ses paumes sur son torse avec force. Celui ci vola au loin, comme s'il avait été frappé par une voiture. Un cri sourd et un impact sur le sol. L'homme se releva avec le sourire. Elle s'élança de nouveau et se lança les pieds devant comme un oiseau de proie. Celui ci l'évita en bifurquant légèrement. Il la saisit ensuite par le bras pour lui faire faire un tour sur elle même et elle retomba sur ses pieds de justesse. L'homme s'élança alors, d'un pas aussi léger que puissant et en une vrille de corps envoya son meilleur coup de poing directement dans le ventre de la femme. Elle tomba sur le dos et toussa, un filet de sang coulant de ses lèvres. L'homme avança vers elle, les yeux brillants victorieusement. Il aida la dame à se relever et épousseta doucement le sable de son épaule droite.

-Ça suffit pour ce soir, tu as bien travaillé, allez viens, je te paie une bière.
-Déjà?! Mais pourtant on venait à peine de commencer!
-Ne poussons pas trop tes capacités pour le moment. C'est mieux ainsi.
-Ah non papa! Je veux chasser les vampires avec toi! Tu me l'as promis!
-Bientôt Kathleen...bientôt...