jeudi 29 mai 2008

L'erreur est humaine mais le pardon est divin

Sebastian entra dans l'usine abandonnée, appréciant les sons agréables de ses pas qui résonnent sur le carrelage mêlés au bruit du vent qui s'engouffre dans les barricades. L'inconnu lui avait donné rendez-vous ici même pour aller prendre un café et discuter buisness. Étrange que celui ci connaissait l'endroit ou Sebastian venait méditer en secret. Pas un bruit, pas âme qui vive autour du promeneur. Sebastian explora les lieux, tendant l'oreille patiemment. Un frisson lui parcouru l'échine tandis qu'il traversait une grande salle sombre, à peine percée par quelques rayons de soleil. Puis, tout se passa en un éclair. Sebastian se fit plaquer violemment au sol et eu à peine le temps de protéger son visage de la pierre avec ses bras qui s'eraflèrent abrutement contre le plancher.

Un homme c'était saisi de lui. Celui ci empoigna Sebastian par la gorge et le remonta le long du mur pour le fixer droit dans les yeux. Lorsque Sebastian croisa le vert de son aggresseur et ses longs cheveux noirs qui masquaient son visage figé en une expression de rage, ce ne fut pas de la peur qui émmergea de lui mais bien un rire. Un rire emplit d'une insouciance qui enragerait le plus froid des tueurs.

-Bonsoir Victor...je ne savais pas que tu appréciais cet endroit toi aussi...

-Je ne suis pas là pour rigoler...maintenant tu vas enfin me foutre la paix...

Un cours silence suivit d'un simple soupir en guise de seule réponse. Sebastian sentit quelque chose de froid se poser sur sa gorge. Puis un sursaut et une lame qui lui chauffait la jugulaire, refroidit ensuite par quelques gouttes de sang. La victime prit la parole tandis que l'aggresseur désserrait quelques peu son étreinte.

-Assoiffée de vengeance...je devais bien m'attendre à ce genre de méthode de ta part...mais crois-tu vraiment que c'est la solution?

-Pour te rayer de ma vie une fois pour toute? Mais certainement! Enfin j'aurais la paix de ta sale gueule!

-Dans ma mort, tu penses trouver le bonheur. Mais en réalité, tu n'auras jamais la recette. Ta seule méthode aura toujours été de t'en prendre aux autres. Je trouve ça triste que tu ne m'aies pas laissé t'aider autrefois...

-La ferme sale voleur! Tout ce que tu mérites c'est de crever!

-Je pourrais bien t'accuser de vol aussi tu sais...

-Ta gueule!!!

La lame perça. Du sang coula et la victime déglutit lourdement sous le choc. Grimaçant sous la douleur il se teint la gorge et un étrange sourire apparut malgré le rouge sur ses mains. Sebastian respira difficilement et ses mots s'envolèrent comme s'il aurait voulu raconter un secret.

-Tu sais une chose? Même si tu me tues, j'aurai toujours un avantage sur toi. Moi au moins, je serai mort heureux...

Victor hurla. Il frappa Sebastian de son poing. Une fois. Deux fois. Trois fois. Le sang gigla sur les dalles grises. La victime se laissa faire sans broncher. Puis Victor cessa peu à peu, comme s'il avait été envahi par une vérité qui le dépassait lui-même. Que des remords et de la douleur en récolte et la colère que Sebastian ait eu raison en prime. Il s'enfuit à toute jambes dans la nuit, dans une folie qui l'envahi soudain comme un cheval qui prenait le mord aux dents. Il n'avait plus rien à faire maintenant, cette histoire était terminée...

Sebastian sentit son corps défaillir. Il allait probablement bientôt perdre connaissance. Il composa de justesse le numéro de l'urgence avec son cellulaire avant de s'assoupir. Lorsqu'il se réveilla, il était dans un lit d'hôpital. Il soupira doucement, se disant qu'il n'aurait plus à faire face à Victor. Ses soucis étaient finalement réglés. Il sourit doucement de voir sa femme entrer dans la chambre discrètement, visiblement inquiète pour lui.

-Seigneur, vas-tu bien me dire ce qu'il s'est passé?

-J'ai accepté d'aller prendre un café...