La salle de classe du cours d’enchantements se montrait une des plus fantaisistes que les élèves aient pu voir jusqu’à présent. Évoquant l'intérieur d'une petite cathédrale gothique, les plafonds excessivement hauts étaient pleins de vitraux et de rosaces colorés, faisant contraste avec les murs de couleur très sombre de l’endroit. Des étincelles lumineuses passant par toutes les teintes possibles du cercle chromatique se promenaient partout dans la pièce à la manière de lucioles, éclairant de leur magnifique brillance féerique l’immense pièce. Au sol, un gigantesque orgue de fer blanc jouait par lui même avec brio, interprétant de très connus morceaux de Bach, ajoutant un aspect à la fois grandiose et vertigineux à l'endroit. Le plancher était en fait une grande parcelle de verre, sur laquelle se trouvaient les bureaux des élèves, le tout encerclé par une immense douve d'eau turquoise, donnant l’impression de marcher sur l’eau. Un petit pont reliait la porte de sortie à la plate-forme de la classe. C’était l'environnement de travail de Satyria Lubov, professeure d'enchantement réputée pour son originalité et sa folie dans ses techniques d’enseignement, en général très appréciée de ses élèves.
Tout semblait bien à sa place. Toute fois, aucune trace de Miss Lubov pour le moment. Des étincelles lumineuses accueillirent les élèves qui entrèrent au cours en tournoyant autour deux , les éclairant et les guidant jusqu'à leur pupitre. L'orgue semblait jouer des pièces très vivantes, probablement en guise d'intermission pour les nouveaux arrivants. Tous prirent place tour à tour, parlant de sujets divers comme leurs cours précédant, les devoirs qu’ils auraient à remplir ou encore les professeurs qu’ils aimaient ou n’aimaient pas. Tous passaient le temps du mieux qu’ils pouvaient, se demandant où pouvait bien être miss Lubov, habituellement si précieuse sur la ponctualité.
Soudainement, l'orgue cessa de jouer. Des bruits de métal tordus se firent entendre en d'horribles grincements. Puis, une des flûtes de l'orgue se déforma et s'arc-bouta en un puissant tir de canon, projetant Satyria hors de l'instrument. Elle tournoya dans sa chute et atterrit avec agilité sur ses talons aiguilles, complètement tachée par la poussière, les cheveux tout ébouriffés. Dans sa main droite elle tenait sa baguette, dans la gauche un grand plumeau noir qu'elle secoua pour en dégager la saleté.
-Ouf! Pas évident à nettoyer! Pardonnez moi chers étudiants, ce petit bijou est parfois si capricieux!
Les rires fusèrent dans la classe. Elle sourit amicalement, assignant un clin d’œil à ses élèves, parfaitement consciente du ridicule de la situation. Elle jeta son plumeau sur le clavier de l'orgue et s'essuya le visage avec le revers de sa manche déjà suffisamment sale, parvenant de peu à remettre ses traits présentables. Elle agita sa baguette en un mouvement fin et sa robe de style romain tachée de saleté se nettoya d'elle même pour devenir d'une couleur blanche immaculée. Elle secoua ensuite ses longs cheveux blonds et les attacha en un chignon propre avant d'entreprendre son discour de début d'année.
-Bonjour et bienvenue à tous et à toutes! Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas encore, mon nom est Satyria Lubov...
Aussitôt qu'elle eut prononcé son nom, des étincelles lumineuses formèrent l'orthographe de celui ci, question de familiariser les élèves au nom Russe peu courant de la professeur.
-Je suis originaire de Moscou et je suis professeure d'enchantements à Galdinor depuis maintenant 5 ans. Je suis ravie de vous enseigner cette année et j'ose espérer que ma compagnie vous sera agréable et surtout profitable pour votre apprentissage! Avez vous des questions? Ses yeux verts brillèrent doucement d'enthousiasme, alors qu’elle regardait un à un ses élèves. Salim Diango, un élève de première année, se risqua à lever timidement la main, ses yeux trahissant une ignorance le faisant paraître encore plus jeune qu’il ne l’était en réalité.
-Vous pouvez m'expliquer plus précisément votre cours s'il vous plait?
Il sembla rougir quelques peu suite à cette demande, mais le sourire rassurant de Satyria contra son malaise.
-Mon cours consiste à vous enseigner comme il se doit les différents enchantements, pour vous aider face à toutes sortes de situations.
Elle s’interrompit, prit une petite pause en roulant les yeux vers le plafond et ricana.
-L'auto nettoyage dont j'ai fais preuve n'est pourtant pas un bon exemple car il s'agit ici d'un sortilège. En fait les enchantements ne sont pas nécessairement instantanés mais leurs effets eux sont irréversibles le temps de leur durée, à moins d'un contre enchantement bien sur…
Jack Bouchard, un autre élève de première année, leva la main pour poser une question tout en se retenant encore de rire. L'entrée majestrale de la professeur l'avait comme toute chose qu'il n'avait pas encore vue très impressionné et amusé.
-Moi je me questionnais à propos des différents types d'enchantements que nous allons voir cette année…
Elle lui sourit chaleureusement, voyant très bien la cause de son fou rire.
-Ah! Pour ce qui est de cela mon plan de cours cette année, il est plutôt varié je dirais mais je vous garde les surprises. Une chose est certaine, vous ne serez pas déçu Monsieur Bouchard faites moi confiance.
Elle fit face à son auditoire et pointa sa baguette dans les airs pour l’exposer aux étudiants.
-Quelqu'un connaît-il déjà des enchantements qu'il voudrait partager au reste de la classe, ou bien apprendre cette année?
Elle attendit patiemment une réponse, Miss Lubov savait bien qu’à son premier cours il était toujours plus difficile de dégourdir ses élèves. Néanmoins elle faisait preuve d’une patience légendaire. Maëla Celse, une jeune fille aux cheveux sombres, leva lentement sa main.
-Moi je connais l’enchantement du petit poucet madame Lubov…
La figure de Satyria s’anima de surprise, elle regarda la nouvelle élève, intriguée.
-Ah oui? Et pouvez vous nous décrire en quoi est-ce qu’il consiste mademoiselle?
Maëla sembla hésiter un moment mais se risqua à une explication tout d’une traite.
-Ce sort est utile si on veut aller se promener sans connaître nécessairement le chemin, en utilisant la formule Album Calculus Dispergo la baguette se met à semer des petits cailloux blancs à intervalles réguliers, ce qui permet de retrouver son chemin. Cependant, le sort s'arrête quand on relève la baguette.
La professeur battit des mains avec enthousiasme
-Bravo! C’est là une excellente réponse, vous êtes doués!
Elle balaya la classe du regard puis eut un petit sourire en coin, ses yeux brillants doucement de malice.
-Bon...maintenant avant de commencer le cours, en levant la main s'il vous plaît j'aimerais savoir, qui a le vertige dans cette classe?
Lena Heartilly arriva en trombes dans la classe, échappant ses livres sur le sol. Elle sentait quelques regards se retourner vers elles, rougissant. Elle prit place en baissant quelques peu les yeux, gênée de son retard.
- Hum... bon..bonjour professeure...je m'excuse pour mon retard.
Lena leva ses yeux et reconnut la professeure qui était avec elle à l'infirmerie quelques heures plus tôt. Elle sourit et se tint droite, ses doigts jouant dans ses longs cheveux blancs. Satyria Lubov soupira doucement.
-Bonjour Miss Heartilly c'est un plaisir de vous voir en pleine forme dans ma classe...
Satyria attira l’attention de ses élèves avec sa baguette et répéta sa question précédente.
-Donc…qui a le vertige ici?
Aucune main ne sembla se lever. Il n’en fallu pas plus à miss Lubov pour être rassurée.
-Parfait dans ce cas! Nous n'aurons pas de problème! J'adore voler aussi justement...alors accrochés vous à vos bureaux!Elle agita sa baguette en un souple mouvement de main.-WINGARDIUM LEVIOSA!
Tout les pupitres se soulevèrent en un éclair, accompagnés par les étincelles colorés qui éclairaient la pièce, les élèves se retrouvant en suspens dans les airs, tout près des vitraux et des rosaces du plafond. La plate-forme de verre avait disparut, engloutit sous les flots dansants de la salle. La professeure elle, se tenait debout dans le vide, parfaitement à l'aise. Elle psalmodia de plus belle.
-ACCIO FIXIM!
Elle lâcha sa baguette, qui resta immobile comme figée dans le temps. Elle sortit de ses poches des petits dés à coudre qu'elle distribua à chacun de ses élèves.
-Bon! Alors voici votre première leçon! La lévitation d'un petit objet qui vous permettra à la longue de soulever des choses beaucoup plus impressionnantes...
Elle prit une petite pause, jetant un rapide coup d’œil vers sa baguette, toujours figée dans l’espace.
-D'abord il vous faut refaire ce mouvement de bras très simple...
Elle fit mine de tenir une baguette, remua son bras délicatement en un calculé mouvement de vas et viens.
-Une fois que vous avez compris le principe il vous suffit de prononcer Wingardium Leviosa...
Des petites étincelles affichèrent l'orthographe devant Miss Lubov, montrant aux élève la prononciation correcte de la formule.
-Et votre dé à coudre devrait se soulever de lui même...alors je vous regarde! Si vous avez des questions surtout, n'hésitez pas!
Les élèves se mirent à l’ouvrage, Silrik MacGoblin, qui essayait en vain d’exécuter l’enchantement avec son index, ragea à son bureau.
-Est-ce que je suis le seul a ne pas avoir de baguette dans cette école!?
Satyria s'approcha de Silrik et elle arracha doucement un de ses cheveux et lui tendit.
-Tenez...ceci est un cheveux de vélanne...en fait de demi vélanne mais la valeur n'en est pas moins importante dans mon cas. Ils sont utilisés pour la confection de baguettes de sorcier au même titre que les plumes de phénix ou le crin de licorne...peut-être qu'il vous sera utile qui sait!
Elle lui sourit doucement désignant son index incapable de réaliser la lévitation.
-Je crois qu'une véritable baguette ne serait pas de trop. Allez voir Julie Lachance, professeure de soins aux créatures magiques, elle saura remédier à la situation.
Silrik s’interrogea un instant sur le cheveu puis le rangeant dans son sac en remerciant miss Lubov d’un hochement de tête. Amanda Grande-Rafale, à l’autre bout de la classe volante, soupira fortement, incapable de reproduire le mouvement de vas et bien avec sa baguette. Satyria arriva près de la jeune fille, observa sa technique un moment puis, constatant l'échec, elle empoigna doucement la main de l’élève, pour corriger son mouvement de baguette et lui montrer la bonne façon de bouger sa baguette.
-Voyez mademoiselle? Il faut tenir fermement votre baguette mais toujours conserver de la souplesse dans le poignet...pensez à la légèreté dont font preuve les chefs d'orchestres!
Amanda suivit les conseils du professeure. Après quelques tentatives seulement, elle parvint à faire léviter son dé. Elle sourit à miss Lubov, fière de sa réussite. Satyria continua sa ronde, marchant dans les airs avec un naturel surprenant. Silrik MacGoblin qui commençait à se sentir mouton noir, s’indigna.
-Mme Lubov... si je n'ai pas de baguette magique, qu'est-ce que ça m'apporte de continuer a assister a votre cours?
Satyria qui était retournée devant sa classe dévisagea un instant l’élève sans baguette.
-Vous avez parfaitement raison monsieur MacGoblin, sans baguette vous n'aboutirez pas à grand chose dans mon cours, encore moins dans celui des autres...
Elle se gratta la tête et réfléchi un long moment puis sourit à toute la classe
-Bon! C'est terminé pour cet enchantement! Tout le monde descends! FINITE INCANTATEM!
Tout les élèves et la professeure firent un splendide plongeon dans la piscine et se retrouvèrent trempés jusqu'aux os. Les étincelles de couleur fusaient autour d'eux, rendant la scène féerique malgré la surprise générale. Salim et Amanda éclatèrent de rire et s’arrosèrent joyeusement, imités par plusieurs élèves amusés. Suite à quoi la plate-forme de verre remonta sous le groupe pour les sortir, eux et leur pupitres, de leur natation. Satyria éclata d'un rire enfantin.
-Bon, voici la dernière leçon de la journée...rassemblez vos choses pour qu'elles soient en contact avec vous, pointez votre baguette vers votre front et dîtes ceci ; CALORIX JUSTICUS!
Aussitôt, Miss Lubov fut complètement séchée. Puis elle pointa sa baguette vers le front de Silrik et répéta la formule pour le détremper à son tour. Satyria claqua des doigts et les étincelles cessèrent leur tournoiement pour revenir à l'ordre et afficher à nouveau la formule à prononcer. Les élèves s’exécutèrent tour à tour avant de se diriger vers la porte de la classe, tous un sourire aux lèvres de ce cours qui promettait encore bien des surprises. Satyria éclata d'un rire cristallin et salua ses élèves les yeux brillants, visiblement heureuse de leur enthousiasme face à ce qui semblait garantir une merveilleuse année...
jeudi 5 juin 2008
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1 commentaire:
Vraiment, faudrait rejouer Satyria et Acer un jour ^^
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